Égalité & diversité

En 2018, face à l’ampleur des mouvements #MeToo et #Balancetonporc, la Charte a décidé de lancer un vaste plan d’action Égalité qui a pour but d’interroger les questions d’égalité au sein de la littérature jeunesse. Une commission a été créée afin de réfléchir à sa mise en place. De ses réflexions est né le Prix Égalité Jeunesse dont la ville de Cherbourg-en-Cotentin est partenaire. Mais aussi une autre action : l’organisation d’un colloque, véritable journée d’études qui invitera chaque acteur·rice du secteur à la réflexion. L’importance de l’enjeu appelle une mobilisation générale. La Charte veut donc s’appuyer sur sa place centrale pour fédérer l’ensemble du secteur, et ce, concrètement.

                 Les Etats généraux de l’égalité en littérature jeunesse

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Les États généraux de l’égalité en littérature jeunesse se sont déroulés le 5 octobre 2020 au Centre Pompidou à Paris. L’objectif était clair :
réfléchir ensemble et questionner la façon dont chacun et chacune envisage les évolutions possibles dans sa pratique professionnelle. Débattre ensemble des pistes d’évolution et des moyens concrets pour agir.

Les rencontres, les témoignages vidéos, les partages d’initiatives, les chiffres issus de l’étude partielle du Centre national du livre, ont rythmé la journée. Des outils pratiques ont été mis à disposition du public pour faire évoluer les mentalités dans la différence de traitement femmes/hommes. Parce qu’à l’issue de cette journée, plus personne ne peut nier que des différences existent entre les autrices et les auteurs en littérature jeunesse.

Un « premier acte » qui répond à une demande d’impulsion généralisée dans le secteur du livre.

Le livret du participant·e est un condensé de la journée. Diffusé au public présent, il rassemble le programme, des références bibliographiques et des dispositifs qui aident à poursuivre la réflexion.

 

 

 

 

Retours sur les États généraux de l’égalité en littérature jeunesse


 

Une mise en place d’outils – Des ateliers d’autodéfense mentale, émotionnelle, verbale et intellectuelle proposés à la Charte

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Lors des États généraux de l’égalité en littérature jeunesse, la Charte s’est engagée à organiser des formations qui proposeraient aux auteurs et aux autrices des outils pour mieux vivre leur métier.
Chose promise chose due, des ateliers d’autodéfense mentale, émotionnelle, verbale et intellectuelle proposés en partenariat avec la Compagnie sans Titre avec Anne Morel Van Hyfte pour formatrice.

Qu’est-ce que c’est ?

Cette formation d’autodéfense mentale, émotionnelle et verbale, propose d’apprendre à se repérer dans son environnement (connaître, comprendre, décrypter les règles et le langage des arts et de la culture), afin de prolonger son « existence » professionnelle (faire l’inventaire de ses compétences et savoir-faire, renforcer son sentiment de légitimité, apprendre et s’autoriser à se protéger et à se défendre). Il s’agit également de s’épanouir dans son métier d’autrice (renforcer son professionnalisme, s’entourer, agir, inventer, ressourcer sa créativité).

Quels objectifs ?

Il s’agit d’augmenter son sentiment de légitimité dans son milieu professionnel. Pour y parvenir, les participant·es sont amené·es à fabriquer leur propre boîte à outils à travers quatre actions : identifier, comprendre, apprendre et pratiquer.


                  Plan d’action Égalité

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Guillaume Nail, président de 2019 à 2020 :

« Par ce plan d’action, la Charte fédère un vaste chantier pour qu’enfin sexisme, stéréotypes, clichés et discriminations ne soient plus qu’un mauvais souvenir dans la littérature jeunesse. Nous en appelons à toutes les bonnes volontés et à toutes les énergies positives et progressistes pour faire évoluer les mentalités. »

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                   Prix Égalité Jeunesse 

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La Charte, dans le cadre de son plan Égalité est heureuse de s’associer à la Ville de Cherbourg-en-Cotentin pour créer un prix de littérature jeunesse récompensant un ou une jeune auteur ou autrice (ayant 5 ouvrages maximum à son actif) qui favorise l’égalité en luttant contre les stéréotypes.

La Fédération Interégérionale du Livre et de la Lecture (FILL) a publié, en mars 2022, un article très complet sur le dispositif dans son dossier « L’égalité femmes-hommes dans la filière du livre : en route !« . Retrouvez-le en cliquant ici : article de la FILL « Des prix littéraires pour plus d’égalité ». 

Télécharger le communiqué de presse 2021. 

Pour Guillaume Nail, président de la Charte de 2019 à 2020,

« s’associer à la création de ce prix est une évidence. La lutte contre les stéréotypes et toutes les formes de discriminations s’inscrit pleinement dans le cadre du Plan d’action Égalité, voulu par l’association en 2018. La Charte est par conséquent heureuse de parrainer ce prix et d’offrir à la lauréate de cette première édition une formation professionnalisante. La création de ce prix Égalité Charte-Cherbourg sert aussi à rappeler au secteur de la littérature jeunesse l’urgence et la nécessité d’un travail de fond pour plus d’égalité. La Charte salue enfin l’effort de la Ville de Cherbourg-en-Cotentin de doter ce prix – phénomène trop rare en littérature jeunesse – et d’impliquer dans le processus les élèves et le corps enseignant. »

Samantha Bailly, autrice et administratrice de la Charte :

« Parce que la littérature jeunesse est un milieu féminisé, le premier réflexe est de le penser épargné par le sexisme. Il n’en est rien. Les chiffres que nous découvrons sur les différences de rémunération entre auteurs et autrices jeunesse, le manque de représentation dans les prix littéraires, les femmes identifiées comme ayant moins accès aux bourses de création… Tous ces éléments sont autant de signaux d’alerte. Aussi, la forte féminisation de la littérature jeunesse et la rémunération historiquement très faible dans ce secteur sont à relier avec une histoire sociale bien plus vaste que l’univers du livre. »

Retour sur la première édition


Négocier, tout un art ! L’émancipation des artistes-autrices de livres jeunesse et de BD

70% de la population des créateurs et des créatrices jeunesse sont des femmes. La Charte a souhaité leur donner la parole en commandant au cabinet Axiales la réalisation d’une étude pour comprendre l’influence du genre sur la pratique des négociations.

Négocier, c’est une étape-clé dans les trajectoires de professionnalisation des artistes-autrices. C’est s’émanciper de la position dans laquelle les femmes sont trop souvent cantonnées. Négocier c’est lutter pour obtenir de meilleures conditions pour soi-même, mais aussi pour toute la profession. Or, ce dialogue est très souvent redouté. Pourquoi ? Est-ce que cela est propre aux artistes-autrices ? Quels sont leurs freins? Quelles stratégies peuvent-elles mettre en place pour les surmonter ?

19 artistes-autrices témoignent

À travers le récit de quotidiens précaires de 19 artistes-autrices, mais aussi de leurs stratégies de lutte, à l’échelle individuelle et collective, apparaîtront les multiples enjeux qui se jouent dans la négociation. Durant les entretiens, ont émergé des prises de conscience, des “gouttes d’eau de trop”, des rencontres qui amènent la personne à changer, à ne plus accepter ce qu’elle était avant, à se donner des outils, des armes. C’est tout ça que la Charte propose de vous faire découvrir. Leurs témoignages ne manqueront pas de faire réagir chacun et chacune d’entres-nous.

Une étude en trois temps

Plus que des chiffres, ce sont les pratiques qui sont interrogées dans l’étude, qui se compose de trois parties distinctes :

  • Quatre types de profils de négociatrice sont présentés. On y trouvera « la redevable », « la détachée », « la professionnelle de la négo » ou encore « la précaire qui s’arme ».
  • Ensuite, les idées reçues et les freins dans les négociations seront interrogés.
  • Pour finir, un éventail de bonnes pratiques sera proposé.

Une base pour l’émancipation économique des artistes-autrices

Nous vous encourageons chacune des artistes-autrices à utiliser cette étude comme la première étape de leur émancipation économique. Il s’agit de l’envisager comme un outil pour obtenir la reconnaissance de leur métier et prendre conscience qu’elles sont productrices de valeur.

À travers les résultats, un constat s’impose : les artistes-autrices ont plus que jamais besoin d’outils pour les aider à lever leurs freins. La Charte sera présente pour vous proposer des solutions.