Auteur·rices et illustrateur·rices jeunesse, fable et vérité
L’auteur·rice jeunesse, cigale ou fourmi ? Beaucoup vous répondront cigale ! Oisive, souvent paresseuse, vivant de son succès, car son talent lui rapporte de gros sous, voyageuse, sirotant un rhum le nez au vent.
Et honte sur elle, si elle ose demander plus ! En réalité, les auteurs et les autrices jeunesse sont des fourmis. Desservi·es par cette fable qui leur colle à la peau, les auteurs et les autrices jeunesse sont trop souvent déconsidéré·es. Leur temps de travail n’est pas rémunéré, leur savoir-faire peu valorisé alors qu’ils et elles produisent la quasi-totalité de la valeur ajoutée d’une industrie qui emploie plus de 80 000 personnes. Ainsi, 41 % d’entre elles et eux travaillent plus que les 35 heures légales, pour des rémunérations inférieures au SMIC. Et si, par malheur, ils ou elles tombent malades ? Les organismes sociaux sont souvent incapables de répondre à leurs demandes et ne fournissent pas les prestations pour lesquelles les auteurs et les autrices cotisent. En 2019, la Charte a donc décidé de faire appel à des illustrateurs et des illustratrices jeunesse pour emmener le grand public à la découverte des injustices de leur quotidien. Car leur précarité est loin d’être une fable.