Suspension de la perception des lectures publiques par la Scelf

La Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse prend acte de la suspension de la perception des lectures publiques par la SCELF pour cinq ans. Nous restons néanmoins vigilants, et attendons la formalisation de l’accord. Les auteurs jeunesse sont les plus concernés par ce sujet, comme en témoignent nos vives réactions. En contact permanent avec les bibliothécaires, exerçant un métier dans lequel nous sommes très régulièrement à la rencontre du jeune public, la lecture à voix haute fait partie de notre quotidien. Nous rappelons à la fois notre attachement profond au droit d’auteur, qui assure notre rémunération, mais aussi notre conscience aigüe du terrain. Nous défendons le droit d’auteur, mais ne sommes pas maximalistes, et souhaitons que soit respecté le précieux maillage de la médiation culturelle.

Concernant les lectures par les auteurs, la SCELF « confirme qu’elles ne donneront lieu à aucun droit autre que la rémunération versée pour leur prestation de lecture, dès lors que ces lectures s’effectuent dans un cadre non marchand. » Or, la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse défend une exonération complète lorsqu’un auteur lit son propre texte, quel que soit le format de la lecture, l’entrée payante ou non, la date de publication du texte en question. Pour ceux qui connaissent la situation sociale et économique fragile des auteurs jeunesse, dont une partie des revenus repose sur les interventions et les lectures, ce point doit absolument être éclairci.

Cette situation de crise a aussi fait prendre conscience à de nombreux auteurs jeunesse à quel point systématiquement, ils cédaient tous leurs droits aux éditeurs, et ce que cela pouvait impliquer de façon très concrète sur leurs revenus. Nous invitons les auteurs à la plus grande vigilance sur leurs contrats d’édition. Les analyser, les négocier, les comprendre, afin que l’exploitation de leur œuvre se fasse dans un rapport équilibré entre auteur et éditeur. Auteur et éditeur font équipe, mais il est fondamental que les auteurs aient davantage conscience de ce qui engage leur œuvre. Rappelons le fondement du droit d’auteur, duquel nous parlons tant en ce moment. Le droit d’auteur, c’est le droit des auteurs.

 

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